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Wednesday, February 22, 2012

Hollande veut autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires

 PARIS (AFP) - Le socialiste Francois Hollande veut autoriser, s'il est elu, la recherche sur les cellules souches embryonnaires, soumise aujourd'hui en France a un regime d'interdiction assorti de derogations, compromis singulier qui manque de lisibilite pour les investisseurs. Le candidat PS a la presidentielle a declare mercredi que, s'il etait elu en mai, il demanderait au Parlement de modifier la loi de 2011 revisant les lois bioethiques, "afin d'autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires". Il s'exprimait lors d'une visite au Genopole d'Evry, qui abrite l'I-Stem, dont le fondateur, Marc Peschanski, avait ete le premier a etre autorise, en 2005, a importer et utiliser des cellules souches embryonnaires humaines (hES) a des fins de recherche. "Certes? des limites sont necessaires et ces recherches devront etre encadrees et soumises a des autorisations prealables delivrees par l'Agence de la biomedecine de maniere a eviter toute marchandisation du corps humain", a cependant precise Francois Hollande. En autorisant ce type de recherches, a-t-il declare, "nous rattraperons notre retard sur d'autres pays" et "nous favoriserons le retour des post-doctorants partis a l'etranger". Le 23 juin 2011, le Parlement avait definitivement adopte, apres bien des atermoiements, le maintien du principe d'interdiction de la recherche sur les embryons et cellules souches embryonnaires, avec cependant possibilite de derogations expresses. Un compromis "absurde" pour les chercheurs, une "position d'equilibre" pour le gouvernement soucieux de menager la chevre et le chou : preserver les possibilites d'une recherche qui, si elle tient ses promesses, ouvre d'immenses perspectives pour la medecine regenerative, tout en prenant en compte les reserves morales ou religieuses.

Resultats preliminaires encourageants aux Etats-Unis La recherche suppose en effet la destruction de l'embryon, consideree par certains comme une atteinte a la vie. Les chercheurs retorquent que la recherche ne peut se faire que sur des embryons "surnumeraires", concus dans le cadre d'une fecondation in vitro et qui ne font plus l'objet d'un projet parental.

Le debat porte aussi sur l'interet d'une telle recherche. Les hES ont la capacite de se multiplier sans limite et de devenir n'importe quelle cellule du corps. Mais leur utilisation est encore balbutiante, la priorite etant d'evaluer la securite du traitement. Pour la premiere fois au monde, la societe americaine Advanced Cell Technology (ACT) a rapporte en janvier des resultats preliminaires encourageants d'un essai conduit aux Etats-Unis sur deux patientes atteintes de maladies graves de l'oeil. ACT a annonce parallelement le premier essai de ce type en Europe, a Londres. En revanche, Geron Corporation, l'autre societe americaine qui avait ete autorisee a demarrer aux Etats-Unis un essai sur l'homme d'une therapie a partir de cellules souches embryonnaires (sur un patient paralyse) a abandonne, en raison du cout. En France, les chercheurs reconnaissent que le regime actuel leur a permis de travailler. Ils ne remettent pas en cause la necessite d'un encadrement, mais ils craignent que la France ne puisse tenir son rang dans la competition internationale, avec un statut peu lisible pour les investisseurs qui risquent d'hesiter a mettre des millions sur la table alors que d'autres pays offrent un environnement plus sur. Le cadre juridique francais place les industriels sous la menace permanente d'"eventuelles attaques" en justice, deplorait ainsi le Pr Peschanski. 58 autorisations de recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires ont ete accordees par l'Agence de la biomedecine entre 2004 et 2010.

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